Préconisés et subventionnés par l’Etat français depuis le 4 février 2022, les détecteurs de CO2 sont en ce moment en déploiement dans les différents établissements scolaires du pays. En effet, la crise COVID a mis en avant l’importance des risques de contaminations dans les espaces clos. Le CO2 est alors devenu rapidement un indicateur du risque de contaminations au sein d’un espace intérieur.
Mais que mesurent-ils vraiment et à quoi servent-ils ?
Rappelons-le, le dioxyde de carbone ne transporte pas les virus dans l’air et n’est donc pas un moyen de contamination. En effet, les virus présents dans l’air se trouvent dans les aérosols et les gouttelettes ultrafines.
Le CO2 n’est pas un indicateur de la bonne ou mauvaise qualité de l’air ou de risques ou non de contaminations. Ce gaz n’est pas nocif sauf à haute dose et ne permet pas de mesurer la présence d’allergisants, de virus et de nombreux autres nuisances présentes dans l’air.
Dans ce cas pourquoi mesurer le taux de CO2 dans l’air ?
Surventiler un environnement permettra de maitriser votre taux de CO2 et d’humidité, et donc le confort de votre pièce. Cependant, cela ne permet en aucun cas à un capteur de CO2 de donner à lui seul un risque de contaminations ou d’apport d’allergènes par l’air extérieur et d’autres polluants au sein d’une pièce. En effet, si c’était le cas, ce serait une indication passée donc une information délivrée trop tard ou bien tout simplement fausse.
En 2012, L’ANSES avait averti qu’il ne fallait pas utiliser le CO2 comme un indice de qualité de l’air mais comme un indice de confort (Saisine 2012-SA-0093) et préconisait que le CO2 soit un indicateur de confinement.
Prenons la même ventilation et la même pièce avec 2 personnes, dont l’une est malade, le capteur ne donnera aucune alerte, pourtant le risque de contamination est réel car la personne saine est en présence de la source de contamination.
Certains fabricants de capteurs plus avancés se sont rendu compte de cette incohérence et ont commencé à développer des capteurs virtuels intégrant plusieurs paramètres (CO2, humidité, nombre d’aérosols etc).
Dans ce cas que faire quand le taux de CO2 est trop important dans un espace intérieur ?
Les mesures des capteurs de CO2 n’indiquent pas les sources de pollution venant de l’extérieur et des gaines de ventilation. De ce fait, vous ne pouvez pas résoudre l’exposition aux polluants et aux risques de contaminations qu’un être humain apportera en continu et localement au sein d’une pièce par les moyens classiques, ou du moins ce n’est pas le choix le plus avantageux pour vous.
En effet, vu le taux de renouvellement d’air nécessaire, il vous faudrait ouvrir les fenêtres toutes les 15 minutes ou sur-booster les systèmes de ventilation existant entrainant des sous-problèmes tels que de fortes pertes calorifiques dans l’air ambiant en hiver par exemple. Autant dire que vous le ressentirez très rapidement économiquement, écologiquement et socialement, ce qui n’est absolument pas souhaitable pour un établissement, qu’il soit public ou privé.
Pour traiter efficacement les problématiques d’exposition à des sources locales et extérieures de pollution, il faut traiter l’air localement à l’aide d’un épurateur d’air fonctionnant à un taux de brassage suffisant pour réduire les expositions directes. C’est un vrai complément aux systèmes de ventilation couplé aux capteurs de CO2.
Force est de constater qu’aujourd’hui, un capteur ne sert pas seulement à éduquer les gens sur la qualité de l’air. S’il est réduit simplement à cette tâche, les personnes se lasseront de l’information et il en perdra sa vertu. Il faut de ce fait créer une interaction pertinente avec l’outil de mesure et ainsi permettre à l’utilisateur non seulement de comprendre l’environnement qui l’entoure et mais également d’adapter en conséquence son utilisation d’un système de traitement de l’air.